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Hypnothiquedentiste.fr

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"Avec les patients vous êtes sympathiques , empathiques:c'est bien. Soyez Hypnothiques!"


Hypnose clinique : pose d'un implant éricksonien

Publié par Bruno Delcombel sur 6 Mars 2014, 10:14am

Catégories : #Implant

Hypnose clinique : pose d'un implant éricksonien

« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses ».

EPICTECTE

  • Deux « psys » après l’amour :

L’un dit : « Pour toi c’était bien et pour moi c’était comment ?».

  • Après la pose d’implant un chirurgien-dentiste pourrait dire (ou penser c’est pareil) :

« Pour moi c’était très bien et pour vous aussi ».

C’est un schéma classique d’une position « haute » de thérapeute, même si c’est inconscient ….

  • Le scénario idéal serait plutôt que le chirurgien-dentiste pense :

« Pour vous c’était très bien et donc pour moi aussi ».

C'est-à-dire mettre en avant une communication non verbale, de préférence.

  1. Utilisation d’une trousse éricksonienne.

« Tout affect est une répétition de traumatismes anciens ».

Dr. S.FREUD

  • Donc pour trouver une harmonie dans le couple patient - chirurgien-dentiste, on peut utiliser cette « trousse éricksonienne ».
  • Quèsaco ? dirait ma grand-mère ( celle des madeleines, vous savez…bien ).

Nous devons parler ici, bien sûr, du Docteur Milton H. ERICKSON ( 1901-1980 ) célèbre psychiatre américain élu meilleur thérapeute par ses pairs au siècle dernier.

Il a révolutionné par ses idées novatrices les techniques de thérapies brèves en psychologie ; avec une approche toute personnelle de l’hypnose médicale ( cf lecture conseillée n°1 ).

  • Peut-on définir l’hypnose ?

Ce qu’il faut retenir : il y a autant d’hypnose qu’il y a de patients (d’êtres humains en fait). Puisque l’hypnose est avant tout un phénomène naturel. On parle même, de transe quotidienne.

En médecine l’effet placébo, avec ses résultats physiologiques partant d’une suggestion positive, sur un médicament inactif, peut se qualifier d’auto-hypnose.

  • Pour faire très simple, on peut parler d’Etat Modifié de Conscience ( E.M.C. ) : comme

si le cerveau oscillait entre deux états en permanence entre le conscient ( C ) et l’inconscient ( Ic ). Pour reprendre la définition du Dr. Milton H.ERICKSON, l’inconscient regroupe tous les phénomènes non conscients. Suivant que le « curseur » se déplace du côté de l’inconscient :

on parle de transe légère : vie quotidienne (ex :être dans la lune, portable au volant !!!)

de transe moyenne : chez le dentiste …

de transe profonde : en thérapie plutôt ( et pas toujours nécessaire pour le patient et le thérapeute ).

  1. Que se passe-t-il dans le cadre psychologique, au cabinet dentaire ?

« L’hypnose : c’est de la psychologie ».

Dr. Jean GODIN Psychiatre, ami du Dr.ERICKSON et fondateur

de l’Institut Milton H.Erickson de Paris, agréé Fondation Erickson Phoenix U.S.A.

  • Si l’on veut sortir de la caricature, que font les américains, des dentistes :

« DRILL, FILL, BILL » (je creuse, je remplis, j’encaisse) à laquelle on peut, peut-être, ajouter

« KILL » sur le plan psychologique.

En effet, l’inconscient collectif redoutant comme on le sait le chirurgien-dentiste. Comme le dit, l’humoriste Alex Métayer : « il y a trois choses que l’on ne peut regarder en face : la mort, le soleil…et le dentiste ».

Il est donc légitime de se demander quel est le contexte psychologique particulier du cabinet dentaire. Et quoiqu’on en dise, le chirurgien-dentiste s’est toujours intéressé à cette question. Même si l’on est peu formé sur le sujet, la réalité clinique et humaine nous rattrape vite. A ce propos, une patiente médecin, à qui j’exposais quelques théories, s’est écriée :

« Mais, un dentiste, çà réfléchit ??? »

J’en ris (jaune) encore…

On peut proposer alors, à partir d’une hypnose clinique, une nouvelle communication

patient-praticien :

  1. Postulat de base de la dentisterie éricksonienne.

« La simplicité est la sophistication suprême ».

Léonard de VINCI.

Pour comprendre ce contexte particulier psychologique du couple patient-chirurgien dentiste, on peut représenter sous forme de métaphore le cadre du fauteuil dentaire (la métaphore est un des langages de l’inconscient).

« La psychodontogénèse du fauteuil dentaire »© (cf lecture n°4).

La mère = Le père =

la chaise longue X le divan

Détente Côté « psy »

Rêverie Traumas antérieurs

L’enfant =Le fauteuil dentaire

Langage comportemental particulier

On comprend ainsi que les attitudes comportementales et verbales, tant du patient que du praticien ne sont pas anodines.

  • Le patient se retrouve allongé comme chez le psychanalyste classique (divan).
  • Le praticien en position quasi-semblable au psychothérapeute.

Il y a, bien sûr, plusieurs niveaux de lecture dans cette métaphore. Mais vos inconscients ont déjà commencé le travail…

Ce qu’on peut retenir :

Au bureau : « un dessin vaut mieux que mille mots ».

Au fauteuil : « un dessein vaut mieux que mille maux ».

Cela implique une stratégie de communication.

On propose de mettre le cerveau humain en équation, les chirurgiens-dentistes, qui sont aussi des

scientifiques, me pardonneront cet écart physique et mathématique.

En valeur absolue :

│Ic│ x │ C │ = │ E.M.C.│ x │ S │

Ici │ S │ = stress donc positif ou négatif

D’où :

│Ic│ = │ E.M.C.│ x │ S │

│ C │

On retourne à l’école, mais l’apprentissage est une des techniques en mode hypnotique, chère à Erickson.

Conclusion de ce cheminement intellectuel, quand le fauteuil s’abaisse :

  • Le stress augmente
  • Le conscient diminue
  • L’état modifié de conscience augmente
  • L’inconscient augmente

Autrement dit, on passe sur le mode inconscient ; l’induction hypnotique se ferait donc toute seule !

Ainsi, comme Monsieur JOURDAIN, nous sommes tous des hypnothérapeutes sans le savoir…

A ceci près, que le patient va lutter avec son conscient !

  1. Comment utiliser, désormais, cet outil pour que notre implant soit éricksonien ?

« L’inconscient est structuré comme un langage ».

LACAN

  • Si l’on admet que le patient est plus sur le mode inconscient que conscient sur le

fauteuil, une fois allongé, il devient évident que tous les gestes, toutes les paroles du praticien et (ou) de l’assistante dentaire vont avoir un impact direct sur l’inconscient du patient.

Ainsi on parle toujours trop et pas toujours à bon escient.

Alors qu’il suffit d’observer son patient et d’être « stratégique » dans nos propos, car on parle, j’insiste, en fait à l’inconscient du patient.

Pose du fameux implant éricksonien (cf lecture n° 3) :

  1. Anesthésie : si possible au cabinet usuel et non pas au bloc. En effet, le patient sera

plus à l’aise pour se confier (« mode divan ») par exemple en cas de phobie : peur de

la piqûre, peur du noir, claustrophobie (champ opératoire qui étouffe).

C’est ici qu’il faut désactiver le problème et cela se fera donc plus facilement qu’au bloc.

On « prépare » le patient à l’intervention :

  • Pieds et mains décroisés pour une meilleure respiration, ce qui entraine en fait un
  • Suggestion de respirer par le nez, les abdos, et les pieds.
  • Techniques d’hypnose que l’on ne peut développer ici.
  1. Au bloc :
  • On reprend les consignes (patient allongé). Dire, par exemple, au patient « respirer par les

pieds ». En effet sur le mode inconscient cela « passe » tout seul. Et on obtient à ce moment là une « dissociation », phénomène recherché en mode hypnotique.

  • On gratifie le patient : « c’est bien, très bien » « vous contrôlez, c’est bien » autant de

suggestions positives à l’inconscient.

  • A la fin de l’intervention, on passe déjà aux suggestions post hypnotiques :

« vous cicatrisez déjà »

« l’os est excellent »

  • Quand le patient ouvre la bouche pendant une période assez longue ( sur le mode inconscient

bien sûr) on note une catalepsie de la mandibule (cf lecture n°2).

  • Pour Erickson, la catalepsie est une simple forme de « tonus musculaire bien équilibré »

qui stabilise l’hypnose.

  • On observe aussi une distorsion du temps. La chirurgie paraitra alors moins longue en

mode inconscient, alors qu’elle sera vécu plus longue et plus pénible sur le mode conscient, ce qui est valable pour le patient et le praticien.

  1. Implant posé :
  • Maintenant, pour que votre implant soit tout à fait « éricksonien », il faut donner des

consignes post-opératoires.

  • ci-après : un classique utilisé en cabinet…

Drs XX ou XY

INSTRUCTIONS POST-OPERATOIRES

I. DOULEUR

Après tout acte chirurgical, il est normal d’avoir mal.

Pour supprimer la douleur, il faut prendre le ou les médicaments prescrits et renouveler cette prise si nécessaire sans dépasser la dose journalière recommandée.

II. SAIGNEMENT

Un saignement discret qui teinte de rouge la salive est normal le premier jour.

Evitez de rincer, ceci aggraverait le saignement.

Si le saignement est persistant, comprimez l’endroit qui saigne avec une petite compresse sèche sans interruption pendant 15 minutes. Renouvelez cette opération 2 ou 3 fois si nécessaire.

III. OEDEME

Votre joue peut enfler après une telle intervention chirurgicale. Pour limiter ce gonflement, il faut éviter la chaleur (Exemples : pas de boisson chaude, pas de bain de soleil).

Appliquez dès les premières heures une vessie de glace sur la joue du côté intéressé et renouvelez cette application par période de 20 mn 3 à 4 fois le jour de l’intervention et le lendemain.

Si vous vous allongez, ayez toujours la tête plus haute que les pieds (coussin sous la nuque).

IV. BAINS DE BOUCHE

Pas de bain de bouche pendant les 48 heures qui suivent l’intervention.

Se brosser les dents en évitant la zone opérée et sans rincer abondamment.

V. ALIMENTATION

Alimentation froide le 1er jour, puis les 2ème et 3ème jour.

VI. MEDICAMENTS

Prenez les médicaments prescrits à la dose recommandée et pendant la période notée sur l’ordonnance, sans l’écourter même si vous vous sentez bien (une rechute serait à craindre)

N B : dans ces consignes, chaque mot en gras va donner plutôt des suggestions négatives à l’inconscient du patient.

  • Ce que l’on propose :

Dr B.D.

APRES…

I. SENSIBILITE

Après toute intervention, il est logique de ressentir quelque chose.

Pour supprimer toute sensation, il faut prendre le ou les médicaments prescrits et renouveler cette prise si nécessaire sans dépasser la dose 2 ou 3 fois si nécessaire.

II.CICATRISATION

Un saignement discret qui teinte la salive est possible le premier jour.

Evitez de rincer, ceci augmenterait ce phénomène.

Si cela persiste, comprimez l’endroit intéressé avec une petite compresse sèche sans interruption pendant 15 minutes. Renouvelez cette opération 2 ou 3 fois si nécessaire.

III.AUTRE MANIFESTATION

Votre joue peut augmenter de volume. Pour limiter cela, il faut éviter la chaleur (Exemples : pas de boisson chaude, pas de bain de soleil).

Appliquer dès les premières heures une vessie de glace sur la joue du côté intéressé et renouveler cette application par période de 20 mn 3 à 4 fois le jour de l’intervention et le lendemain.

Si vous vous allongez, ayez toujours la tête plus haute que les pieds (coussin sous la nuque).

IV. BAINS DE BOUCHE

Pas de bain de bouche pendant les 48 heures qui suivent l’intervention.

Se brosser les dents en évitant la zone opérée et sans rincer abondamment.

V. ALIMENTATION

Alimentation froide le 1er jour, puis tiède les 2ème et 3ème jours.

VI. MEDICAMENTS

Prenez les médicaments prescrits à la dose recommandée et pendant la période notée

sur l’ordonnance, sans l’écourter même si vous vous sentez bien.

N B : En fait, on renforce les suggestions post-hypnotique.

« On m’a vu ce que vous êtes, vous serez ce que je suis ».

CORNEILLE

Le patient et son chirurgien-dentiste partagent une intimité pas toujours bien définie.

Il y a bien sûr le côté professionnel strict qui exige rigueur et compétence. Mais nos soins ne s’arrêtent évidemment pas là. Nous avons deux êtres humains dans une relation psychologique particulière.

En proposant un cadre de communication, on peut harmoniser cette relation ; afin d’éviter tout « malentendu », involontaire de part et d’autre.

Lectures conseillées (suggestion très directe…) :

  1. Un thérapeute hors du commun.

Milton H.Erickson

Jay Haley Desclée de Brouwer.

  1. La nouvelle hypnose.

Jean Godin

Bibliothèque Albin Miche Idées.

  1. Expérience.

Martin Amis

Livre de poche.

Une biographie qui est en fait “à la gloire” des problèmes dentaires, surprenant.

  1. Taking a journey to Erickson land.

Scottish club editions (1955)

Pr Peter J.Clombdeel.

Introuvable, quoique…

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